Page:Sand - Tamaris.djvu/230

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trouvé l’avocat qui plaidera votre cause ? Vous n’avez plus besoin de personne ?

— Docteur, docteur, tu m’en veux ! répondit-il en secouant la tête, tu m’épies… car tu n’allais pas sans chapeau chez la marquise, je suppose ! Tu n’as pas confiance en moi, comment veux-tu m’en inspirer ?

— La Florade, repris-je, mademoiselle Roque est donc ta sœur ?

— Tu le sais bien ! fit-il en levant les épaules.

— Qui a inventé l’histoire ?

— Inventé ?… Personne ! L’idée en est venue au commissaire du bord ; elle est assez vraisemblable…

— Elle est venue de lui, et à lui tout seul ?

— Ah ! tu m’ennuies ! s’écria la Florade, qui savait inventer et développer un roman, mais non pas affirmer un mensonge ; qu’est-ce que cela te fait, à toi ? Le résultat n’est-il pas excellent ? La voilà sauvée, cette pauvre fille, qui serait morte de consomption ; elle est tranquille, elle est heureuse. La bastide maudite est déjà par terre…

— Et tu as un prétexte pour aller à Tamaris quand tu veux !

— Non ; je n’avais pas pensé à ceci, que je devais cacher mon lien fraternel, et que, la chose restant secrète, madame d’Elmeval ne m’autoriserait pas à rendre de fréquentes visites à ma sœur sous son toit.