Page:Sand - Tamaris.djvu/28

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Voyez, je vous prie, en quel état est la poitrine de ce cher enfant. Il me semble, à moi, qu’il guérit ; mais j’ai tant peur de me tromper !

L’enfant avait huit ans. Il était bien constitué, quoique frêle, et tous les organes fonctionnaient assez bien. Je demandai quel âge avait son père.

— Il était vieux, à ce qu’il paraît, répondit sans façon M. Pasquali. N’est-ce pas, madame Martin, vous m’avez dit qu’il était plus âgé que moi ?

L’âge du père constaté, la débile structure de l’enfant me parut un fait organique dont il fallait tenir grand compte. Aucune lésion ne s’étant produite, on pouvait, avec des prévisions et des soins bien entendus, compter sur un développement à peu près normal.

— Ne songez qu’à le fortifier, dis-je à la mère ; ne le mettez pas trop dans du coton. Puisque l’air vif et salin de cette région lui convient, c’est la preuve qu’il a plus de vitalité qu’il n’en montre. Il vivra à sa manière, mais il vivra, c’est-à-dire qu’il aura souvent de petits accidents qui vous affecteront, mais il les secouera par une force nerveuse propre aux tempéraments excitables, et peut-être sera-t-il mieux trempé qu’un colosse. C’est ici le pays des corps secs, actifs, cuits et recuits par les excès de température et mus par des esprits ardents et tenaces. Votre fils se trouve donc là dans son milieu naturel. Restez-y, si vous pouvez.