Page:Sand - Tamaris.djvu/85

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quelques bijoux inutiles, Pasquali m’a dit qu’elle en avait pour une certaine valeur ; alors, qu’elle vende ou non la bastide, elle pourra échapper aux propos qui ne font que d’éclore, et trouver, à deux ou trois lieues d’ici, dans un coin où vous aurez soin de ne jamais passer, un bon paysan riche ou un rude marin qui l’épousera sans lui demander compte de quelques battements de cœur apaisés et oubliés.

— Fort bien ; mais, pour lui persuader cela, il faut que je retourne la voir, et j’ai juré que ce serait aujourd’hui la dernière fois, car chaque visite ramène ses illusions. Voulez-vous vous charger de lui faire entendre raison ?

— Elle m’a défendu, à cause de vous, de revenir.

— Mais si je vous en prie !

— Mon cher, cette maison me fait un mal horrible. Moi aussi, je déteste le suicide, et je ne peux pas oublier que ce malheureux Roque était le proche parent de ma mère. Et puis je suis jeune, et mes visites feront jaser. Il faut employer Aubanel.

— Elle ne veut pas entendre parler de lui.

— Pourquoi ?

— Parce que son chien a voulu dévorer le sien.

— Voilà une belle raison !

— Nama est de cette force-là. N’oubliez pas qu’à beaucoup d’égards nous avons affaire à un enfant de six ans.

— Eh bien, M. Pasquali n’a pas de chien. Char-