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Page:Sand - Tamaris.djvu/86

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gez-le de parler à votre place, et, pour qu’il y mette le zèle d’un ami, dites-lui la vérité.

— Vous avez raison, je la lui dirai demain.

— Demain ! m’écriai-je, saisi de nouveau d’une risible épouvante à l’idée que, le lendemain, il repasserait à Tamaris.

— Eh bien, oui, demain, reprit-il. Faut-il ajourner ce qui est décidé ? Venez-y avec moi à neuf heures du matin. Je ne peux plus m’absenter le soir d’ici à une semaine ; voilà pourquoi, voulant en finir aujourd’hui avec la maison maudite, j’y étais retourné en plein jour.

J’aurais préféré qu’il allât chez Pasquali le soir : à peine la nuit venue, je savais que la marquise ne sortait plus de sa maison ; mais il fallait bien céder à la nécessité. D’ailleurs, la Florade ne me fournissait-il pas un prétexte pour la revoir moi-même le lendemain ? Nous convînmes de nous rendre en canot à la bastide Pasquali sans passer par la Seyne.




II


Le lendemain donc, à neuf heures, nous touchions le rivage.

— Montez dans ma barque, nous dit Pasquali,