Aller au contenu

Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ROLAND.

Elle croit même que je ne l’aime pas du tout ; car je n’ai pas voulu lui nommer l’objet de mon amour.

CÉLIA.

Pourquoi cela ?

ROLAND.

Parce qu’elle m’eût ordonné de me taire.

CÉLIA.

En êtes-vous bien sûr ?

ROLAND.

Ah ! madame, si j’en étais bien sûr, je mourrais ! Mais j’ai si grand’peur de l’offenser !

CÉLIA.

Je m’intéresse à vous, puisqu’il y a tant de respect dans votre attachement pour elle… Mais que fait donc Jacques ?

ROLAND, regardant Jacques, qui frappe nerveusement le rocher avec une baguette, sans songer à ce qu’il fait.

Jacques est jaloux, madame !

CÉLIA.

Ah bah ! Vous croyez ! De qui donc ?

ROLAND.

De vous ! Il vous aime ; il en perdra l’esprit.

CÉLIA.

Où prenez-vous… ?

ROLAND.

Oh ! cela est bien facile à voir, et je vous jure.…

CÉLIA.

Assez, monsieur ! Comme il me dit cela…

ROLAND.

Pourquoi chercher des détours ! Je dis ce qui est, Aimez-le, madame, il est très-malheureux !

CÉLIA, à part, regardant Jacques qui s’approche.

Pauvre Jacques ! si tu avais la naïveté de ce jeune homme !

JACQUES, irrité, à Roland.

C’est bien assez me regarder en parlant, et provoquer le sourire de pitié que madame m’accorde en écoutant le pané-