Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/431

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URBAIN.

Non ! Je suis reposé… et je me rappelle… Mais qu’ai-je donc à la main ?… Ce mouchoir… Tu n’étais pas seul ici ?… Avec qui causais-tu tout à l’heure ?

LE DUC.

J’arrive, et je demandais de tes nouvelles à la personne qui a passé la nuit près de toi.

URBAIN, agité, voulant se lever.

Et cette personne… ? Je veux savoir…

CAROLINE, s’approchant d’Urbain.

Ne vous tourmentez pas, monsieur le marquis ; cette personne, c’est moi. Je passais hier dans la galerie, j’ai cru entendre appeler, je vous ai trouvé comme évanoui, je vous ai mis là. M. le duc a été chercher un médecin qu’il n’a pas trouvé. Il a caché l’accident à votre mère ; soyez tranquille, elle ne saura rien. J’ai écrit des lettres ici pendant que vous dormiez. Vous n’avez pas eu de fièvre, et je crois à présent qu’il faut essayer de déjeuner un peu. Tout cela est bien simple et ne doit vous causer aucune inquiétude.

Elle sort par la galerie en emportant la lampe, qu’elle a éteinte.




Scène III


URBAIN, LE DUC.


LE DUC.

Eh bien, tu ne lui dis rien, tu ne la retiens pas ? Tu n’as pas compris ?

URBAIN, se jetant dans ses bras.

Ah ! mon frère ! épouse-la !

LE DUC.

L’épouser, quand tu l’aimes ?

URBAIN.

Je n’ai jamais dit…

LE DUC.

Ce que tu viens de dire et le cri de l’amour qui se dévoue,