Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/126

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— Je ne m’attendais pas au plaisir de te voir ici, dit Jacques à Émilie, tu m’avais assuré ne pouvoir venir à la fête.

— J’arrive, répondit Miette ; j’avais quelque chose à dire à mon oncle. Je savais qu’il serait ici ce soir.

— Et tu n’as vu… que lui ? dit Jacques tout éperdu.

— Que lui ? si fait, j’ai vu beaucoup de monde.

— J’ai cru que tu cherchais quelqu’un ?…

— Je n’ai cherché que mon oncle, et, tu vois bien, je l’ai trouvé. Qu’as-tu, et pourquoi as-tu l’air si inquiet ?

Jacques vit qu’il se trahissait, et il se hâta de répondre gaîment :

— Moi, je ne suis inquiet de rien ! Je cherche Henri pour qu’il me fasse vis-à-vis à la danse… avec toi, si tu veux.

— Merci, je me retire. Ma carriole m’attend là-bas sous les pins. Je te prie d’aller dire à mon vieux Pierre de brider la jument. Je te suis.

— Pourquoi t’en aller tout de suite ? demandai-je à ma nièce aussitôt que Jacques fut parti en avant, Henri est sans doute par ici, et, si tu le désirais, il te ferait danser.

— Mon oncle, Henri est parti avec Marie, il la reconduit à Vignolette.

— C’est possible, tout est possible ; mais, ré-