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Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/296

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X


— Et au bout du compte qu’est-ce que cela me fait ? se dit-il encore en arrivant au seuil de sa maisonnette. Il est très-gentil, mon chalet ! Je l’ai calomnié ce matin. Ces murs trop blancs sont roses quand le soleil les regarde de côté. Mes plantes grimpantes ont de jolies pousses et monteront jusqu’au balcon à la fin de l’automne. C’est un vrai bonheur d’avoir un chez-soi, bien à soi, et de jouir d’une liberté illimitée. Pourquoi blâmerais-je ma tranquille filleule de songer à elle-même quand j’aspire, moi, à ne plus vivre que pour le plaisir de vivre ?

— Arrive donc, mon enfant ! lui cria madame André, de la salle à manger. Il est cinq heures et demie, et ta soupe refroidit.

— Et je vous fais attendre ! répondit Pierre en se débarrassant de sa gibecière, pleine de fleurs et de cailloux. Vrai, je ne pensais pas qu’il fût si tard !