Aller au contenu

Page:Schlagintweit - Le Bouddhisme au Tibet.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
LE BOUDDHISME AU TIBET

et d’affranchissement ». Quelquefois le monastère est plus ancien que le village, qui s’est élevé plus tard dans son voisinage immédiat ; dans ce cas le nom du monastère est étendu au village, comme à Dardjiling ; tandis que dans le cas contraire c’est le monastère qui prend le nom du village, comme pour Himis.

L’architecture des monastères est celle des maisons de la population riche du pays ; mais ils sont plus majestueux et ornés sur les toits d’un grand nombre de bannières et de cylindres à prières. La proximité d’un monastère est signalée par un grand nombre de monuments religieux tels que Chortens, Manis, etc.[1].

Les matériaux employés à la construction des monastères varient suivant les districts. Ainsi dans l’Himalaya où le bois abonde, ils sont construits presque entièrement en merrains ; à Sikkim et à Bhoutan où les bambous sont en profusion, ils sont souvent construits avec ces matériaux, qui sont quelquefois entrelacés en façon de treillage. Dans ces dernières contrées on a l’habitude générale de construire les monastères sur pilotis, afin que le rez-de-chaussée ne soit pas inondé ou humide pendant la saison pluvieuse ; les toits sont construits dans le style chinois, presque toujours de forme pyramidale ou prismatique, et non pas plats ; ils se projettent considérablement sur les côtés de l’édifice. Au Tibet, où les arbres sont rares, les murs sont faits ou de pierres, qui pour les grandes constructions sont régulièrement taillées, ou de briques crues séchées au soleil et cimentées avec une chaux très imparfaite, ou même avec de simple argile. À Ladak et à Gnary-korsoum, les toits sont plats et construits, comme les plafonds des différents étages, en poutrelles de saule ou de peuplier. Ils sont couverts de petites branches de saule, de paille et de feuilles et enduits d’argile pour faire du tout une masse quelque peu compacte. Les toits des demeures des chefs Lamas sont en outre surmontés d’un cube régulier terminé par un cône, et couverts de tuiles dorées.

  1. Au sujet des maisons tibétaines en général, voyez : pour Bhoutan, Turner, Embassy, pp. 50, 91, 93, 142, 177, 180 ; Pemberton, Report, p. 154 ; pour Sikkim, Gleanings in Science, vol. II, p. 179 ; Hooker, Himalayan Journals, dans beaucoup de passages ; pour Lhassa, Huc, Souvenirs, vol. II, chap. II ; pour Gnary-khorsoum, Moorcroft, Lake Mansasaur, As. Res., vol. XII, pp. 426, 442, 456, 479 ; pour Ladak, Moocroft, Travel, vol. I, p. 315 ; Cunningham, Ladak, p. 312. Voyez aussi divers dessins dans les « Panoramas et vues » accompagnant les Results of a scientific Mission, par mes frères.