Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/163

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Fistilou, jaloux de cette faveur, entreprit de susciter de nouveaux embarras à son ancien ami. Il raconta aux valets d’écurie et autres leur visite au château du géant Goulaffre et la manière dont ils étaient parvenus à en sortir sans mal ; il parla aussi des bottes de sept lieues du géant, avec lesquelles Allanic faisait des chasses si merveilleuses. Ces bruits arrivèrent vite aux oreilles du roi, qui fit appeler Allanic et lui parla ainsi :

— On dit que vous avez été au château du géant Goulaffre, et que vous en êtes revenu sans mal ?

— Rien n’est plus vrai, sire.

— Ah ! quel brigand, quel monstre que ce Goulaffre ! et qu’il m’a fait de mal ! Il m’a volé ma demi-lune, une merveille incomparable, et ma cage d’or qui faisait mon bonheur ! Ah ! si je pouvais me venger sur lui et recouvrer ma demi-lune et ma cage d’or ! Mais puisque vous avez déjà été chez lui et que vous en êtes revenu sans mal, vous pourrez bien y retourner.

— Ah ! sire, si vous saviez quel monstre terrible est ce géant ! Il me mangerait, sûrement, si je retournais chez lui.

— Vous y avez été déjà, et vous avez rapporté ses bottes de sept lieues ; il faut que vous y retourniez et que vous me rapportiez ma demi-lune, ou vous serez brûlé vif.

— Être brûlé vif ici, ou être mangé par Goulaffre, il m’im-