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avait retrouvé sa demi-lune, ils en étaient tout heureux. Le roi lui-même ne se tenait pas de joie. Il fit commander un grand festin auquel furent invités les princes, les princesses, les généraux, tous les grands du royaume, et il leur présenta Allanic comme le conquérant de la demi-lune et leur ordonna de l’honorer et de le considérer comme son meilleur ami. Les fêtes et les réjouissances durèrent quinze jours entiers dans toute la ville.

Quand il eut admiré sa demi-lune pendant trois mois, le vieux roi se mit à regretter plus que jamais sa cage d’or, et chaque jour sa joie se dissipait et il devenait de plus en plus triste. Allanic le remarqua, comme tout le monde, et il se dit à part lui :

— Cela va mal ; le roi ne se consolera jamais de la perte de sa cage d’or, et un de ces jours il m’ordonnera, je le crains bien, d’aller la lui chercher.

Et, en effet, peu après, le roi l’appela dans sa chambre, et lui dit :

— Allanic, vous voyez que je dépéris de tristesse et de chagrin ; c’est la perte de ma cage d’or qui en est la cause, et si je ne la revois dans mon palais, j’en mourrai sans tarder. Vous avez enlevé ses bottes de sept lieues à Goulaffre ; vous m’avez également reconquis ma demi-lune ; il faut que vous me rapportiez maintenant ma cage d’or.