Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/17

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portait son nom — lors des congrès que l’Association bretonne, cette clairvoyante et active décentralisatrice, tient annuellement dans l’une ou l’autre des petites villes de la province — la salle était comble, et l’auditoire attentif. Du Laurens prenait place sur l’estrade : grand, mince, distingué, la tête toute blanche, la barbe en buisson, les sourcils épais, l’œil bleu, le regard perdu, il lisait, « conteur fantôme, » avec un doux accent de terroir et un irrésistible entrain, des contes dont l’agrément était décuplé par son expressive bonhomie.


La lande Minars (p. xii).

Dans le brillant quatuor où MM. Audren de Kerdrel et Arthur de la Borderie tiennent avec tant d’éclat les parties du premier violon et du violoncelle, la petite flûte de du Laurens festonnait ses joyeux trilles que mettait en relief l’alto de M. de la Villemarqué. Non pas que le récit fît toujours rire, trembler et pleurer, suivant la formule classique en Basse-Bretagne ; mais, si une ou deux des trois conditions manquaient, il y avait tant de verve dans la lecture qui parfois dégénérait en improvisation, il y avait tant de vérité dans le geste, tant de charme dans les jeux de physionomie, tant de sentiment dans la voix, tant de variété dans le débit, tant d’imprévu dans les effets, que