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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/196

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MAROUSSIA

« Au bout de cette rue, vous tournerez à gauche, et vous serez devant la maison du grand ataman.

— Merci ! mon frère. »

Ils prirent la rue indiquée, tournèrent à gauche et se trouvèrent en effet en face de l’habitation de l’ataman.

La maison du grand ataman n’était pas plus spacieuse que les autres ; rien ne la distinguait, pas même une sentinelle ; on ne pouvait la reconnaître que parce qu’elle était un peu éclairée. Deux jeunes filles, en passant devant ces fenêtres, s’arrêtèrent un instant, et, regardant à travers les vitres, une des deux curieuses dit à l’autre :

« Il paraît que notre ataman veille. »

Derrière les vitres d’une des petites fenêtres qui étaient éclairées, on devinait plutôt qu’on ne la distinguait une tête de Cosaque à longues moustaches, tête qui semblait être taillée dans le marbre noir.

« C’est un homme de garde ! » se dit Tchetchevik.

L’homme de garde, si c’en était un, restait immobile, comme absorbé dans de profondes réflexions.

En écoutant bien, on entendait au rez-de-chaussée, dans l’intérieur, des pas d’homme ; les pas étaient tantôt rapides, tantôt lents.

« Ces pas-là sont très-expressifs ! » se dit encore Tchetchevik.

Il frappa à la porte une, deux, trois fois, lentement.