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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/195

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ON APPROCHE.

semblé à un signal dont aurait pu profiter l’ennemi. Les hauts clochers, les parapets, les forts, les remparts blancs par endroits, venaient sûrement d’être remis en état. C’était un bon symptôme ! Les rossignols chantaient déjà comme à l’ordinaire dans les petits jardins dont beaucoup de maisons étaient pourvues. Rien ne leur disait donc, à eux, ce qui menaçait leur patrie !

Tchetchevik et Maroussia s’approchèrent de la porte de la ville. Comment cela se faisait-il ? Elle ne paraissait pas gardée. La petite porte seule, il est vrai, était entre-bâillée, mais derrière, personne, pas même un portier.

Ils poussèrent la porte, qui roula sans bruit sur ses gonds. Personne ne les arrêta, personne ne les questionna. Était-ce un piège ? Ils entrèrent sans aucune difficulté. Cependant, il leur sembla que les yeux de quelques rares passants, mis en mouvement sur leur chemin d’une façon inattendue, les suivaient avec persistance.

« Écoute-moi, mon frère, dit Tchetchevik à un jeune Cosaque qu’il aperçut accoudé sur la palissade d’un jardin, écoute-moi ; sois un brave garçon et montre-moi le chemin qui conduit chez notre ataman. »

Le jeune Cosaque releva un peu sa coiffure, en signe de salut, et, montrant le bout de la rue, dont quelques fenêtres étaient à demi éclairées, lui dit :