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ON APPROCHE.

Tchetchevik suivit le grand ataman, tenant toujours Maroussia par la main, et entra dans la pièce voisine.

Cette pièce était aussi simple que la première : les murs blanchis à la chaux, les escabeaux en bois de tilleul qu’on trouve dans toute habitation paysanne.

Mais il y avait beaucoup d’armes très-riches ; pistolets et poignards étincelaient sur les murs.

Des papiers, des notes encombraient la table ; sur ces papiers on voyait la boulava, le bâton de commandement de l’ataman.

Une paroi du mur était garnie de gros crochets en bois sur lesquels pendaient les habits de gala, tout brodés d’or, d’argent et de pierreries. Ces broderies d’or, ces pierres précieuses étincelaient dans la chambre et lui prêtaient un aspect tout à fait étrange.

Dans un coin, il y avait un lit qui semblait n’avoir jamais donné de repos à celui qui s’en servait. Un coussin repoussé loin de l’oreiller disait clairement combien était enfiévrée la tête qui, pour quelques instants, y cherchait le sommeil.

« Je te prie de t’asseoir, » dit le grand ataman.

Il s’assit aussi, et ses yeux ardents se posèrent alternativement sur la figure de Tchetchevik et sur celle de Maroussia.

« Pourquoi cette enfant ? dit-il.

— Sourde et muette, n’y prends pas garde. Sa tête