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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/87

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UN CONTE DE BRIGANDS.

« — À la bonne heure, dit le vieux, mais laissez-moi vous servir moi-même, et m’y prendre de façon à ce qu’il y paraisse le moins possible. Si ça peut se faire sans défigurer mon chargement, je m’en tirerai peut-être.

« En avez-vous assez ? dit-il après avoir enlevé avec précaution une dizaine de bottes de foin de sa voiture. Dame ! un peu plus, et ça ferait du vide. Ça se verrait et ma peau les payerait. Peut-être que comme ça, si le maître ne compte pas ses bottes, ça passera. »

« Le lieutenant fit un signe de tête comme pour dire : Cela suffit, — et le capitaine s’adressant au paysan :

« Tu peux partir, mais j’ai deux conseils à te donner. Le premier, c’est de ne pas te retourner pour voir ce qui se passera derrière toi. Le second, c’est de ne parler à personne de ta rencontre.

« — On sait garder un secret, répondit d’un air naïf le vieux paysan. Je suivrai vos deux conseils. »

« Et il piqua ses bœufs pour leur donner le signal du départ.

« Au bout de dix minutes il put entendre le galop des chevaux de ses voleurs. Le bruit diminua peu à peu, puis s’éteignit.

« — Ils sont rentrés dans le bois, dit le vieillard,