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II. — FOLKLORE ET DÉMONOLOGIE.



Le mauvais esprit[1] des chrétiens est Satan, le diable (duivel, duvel), appelé parfois le « Kwaën » (mauvais, malin) ou « het Kwaad » (le mal). Le peuple flamand croit à l’existence d’une armée de diables qui opèrent sous la direction d’un chef, Lucifer.


1. Forme.

— On se représente le diable sous la forme d’une bête monstrueuse, noire, munie de longues cornes recourbées, ayant des pieds[2] de cheval (ou de boucs) et des griffes en guise de mains. Ses yeux brillent comme des charbons incandescents. Il a une queue. Il crache parfois de longues flammes par le nez et la bouche. Il peut se métamorphoser, se rapetisser et se grandir ; il prend souvent la forme d’un chien noir, hirsute ou d’un monsieur vêtu de noir. Dans ce dernier cas, il porte la barbe pointue, légèrement blonde, comme du lin fraîchement écangué : c’est pour cette raison qu’au Hageland et ailleurs, on nomme le duvet, le premier poil (vlasbaard), poil du diable (duvelshaar).

  1. Ce chapitre se rattache intimement au précédent. Cependant, à cause de l’étendue de la matière, nous avons cru devoir traiter séparément de la démonologie.
  2. Une seule fois il a des pieds de vache. Voy. De zwarte Poel te Everberg dans Volkskunde, III, 181.