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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/100

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révolution française.

à la fois au pouvoir militaire et à la violence des patriotes.

Quand le directoire français apprit ces détails, il ne faiblit point. Il cassa tout ce qu’avait fait Brune, il le destitua, et chargea Joubert d’aller rétablir les choses dans l’état où les avait mises Trouvé. Fouché fit des objections ; il prétendit que la constitution nouvelle, étant approuvée avec les changemens que Brune y avait apportés, il serait d’un mauvais effet d’y revenir encore. Il avait raison, et il gagna même Joubert à son avis. Mais le directoire ne devait pas souffrir de pareilles hardiesses de la part de ses généraux, et surtout il ne devait pas leur permettre d’exercer un pareil pouvoir dans les états alliés. Il rappela Fouché lui-même, qui, de cette manière, ne passa que peu de jours dans la Cisalpine, et il ordonna le rétablissement intégral de la constitution, telle que Trouvé l’avait faite au nom de la France. Quant aux individus auxquels Brune avait arraché leur démission, on les engagea à la renouveler, pour éviter de nouveaux changemens.

La Cisalpine resta donc constituée comme le directoire avait voulu qu’elle le fût, sauf la destitution de quelques individus changés par Brune. Mais ces changemens continuels, ces tiraillemens, ces luttes de nos agens civils et militaires, étaient du plus déplorable effet, décourageaient les nou-