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révolution française.

forces napolitaines entre Rome et Terni. La gauche des Français, placée au-delà de l’Apennin pour garder les Marches, eût été coupée de leur droite, placée en deçà pour garder les rives du Tibre. On les eût ainsi empêchés de se rallier, et on les aurait ramenés en désordre jusque dans la Haute-Italie. La Péninsule du moins eût été délivrée et la Toscane, l’état romain, les Marches, seraient entrés sous la domination de Naples. Le nombre des troupes napolitaines rendait ce plan encore plus facile et plus sûr ; mais il était impossible que Mack employât une manœuvre aussi simple. Comme dans ses anciens plans, il voulut envelopper l’ennemi par une multitude de corps détachés. Il avait près de soixante mille, hommes, dont quarante mille formaient l’armée active, et vingt mille les garnisons. Au lieu de diriger cette masse de forces sur le point essentiel de Terni, il la divisa en six colonnes. La première, agissant sur les revers de l’Apennin,, le long de l’Adriatique, dut se porter par la route d’Ascoli dans les Marches la seconde et la troisième, agissant sur l’autre côté des monts, et se liant à la précédente, durent marcher, l’une sur Terni, l’autre sur Magliano ; la quatrième et la principale, formant le corps de bataille, fut dirigée sur Frascati, et sur Rome ; une cinquième, longeant la Méditerranée, eut la mission de parcourir les