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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/113

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directoire (1798).

prendre l’initiative, de remporter le premier succès, et de forcer enfin l’Autriche à entrer dans la carrière, après la lui avoir ouverte 1 Ce furent là les raisons qui engagèrent la cour de Naples à prendre l’initiative. Elle espérait que les Français seraient facilement battus, et que l’Autriche ne pourrait plus hésiter, quand une fois le fer serait tiré. M. de Gallo et le prince Belmonte Pignatelli, qui connaissaient un peu mieux l’Europe et les affaires, s’opposaient à ce qu’on prît l’initiative mais on refusa d’écouter leurs sages conseils. Pour décider ce pauvre roi, et l’arracher à ses innocentes occupations, on supposa, diton, une fausse lettre de l’empereur, qui provoquait le commencement des hostilités. Dès lors les ordres de marche furent donnés pour la fin de novembre. Toute l’armée napolitaine fut mise en mouvement. Le roi lui-même partit avec un grand appareil, pour assister aux opérations. Il n’y eut pas de déclaration de guerre, mais une sommation aux Français d’évacuer l’état romain ils répondirent à cette sommation en se préparant à combattre, malgré la disproportion du nombre.

Dans la situation respective des deux armées, rien n’était plus facile que d’accabler les Français, dispersés dans les provinces romaines, à droite et à gauche de l’Apennin. Il fallait marcher directement sur leur centre, et porter la masse des