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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/121

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directoire (1798).

la cour, étaient dans l’épouvante. Naples ne paraissait plus un séjour assez sûr l’idée de se réfugier en Sicile fut aussitôt conçue et adoptée. Le Il nivôse (31 décembre), les meubles précieux de la couronne, tous les trésors des palais de Caserte et de Naples, et un trésor de vingt millions, furent embarqués sur l’escadre de Nelson, et on fit voile pour la Sicile. Actan, l’auteur de toutes les calamités publiques, ne voulut pas braver les dangers du séjour de Naples, et s’embarqua avec la reine, Tout ce qu’on ne put pas emporter fut brûlé. Ce fut au milieu d’une tempête, et à la lueur des flammes des chantiers incendiés, que cette cour lâche et criminelle abandonna à ses dangers le royaume qu’elle avait compromis. Elle laissa, dit-on, l’ordre d’égorger la haute bourgeoisie, accusée d’esprit révolutionnaire. Tout devait être immolé, jusqu’au rang de notaire. Le prince Pignatelli resta à Naples, chargé des pouvoirs du roi.

Pendant ce temps, Championnet s’avançait vers Naples. Il avait commis à son tour la même faute que Mack il s’était divisé en plusieurs colonnes, qui devaient se joindre devant Capoue. Leur jonction à travers un pays difficile, au milieu d’un peuple fanatique et soulevé de toutes parts contre les prétendus ennemis de Dieu et de saint Janvier, était fort incertaine.

Championnet, arrivé avec son corps de bataille