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directoire (1799).

que les hostilités seraient commencées avant deux mois. Ainsi l’incompatibilité des deux grands systèmes que la révolution avait mis en présence était prouvée par les faits. La France avait commencé l’année 1798 avec trois républiques à ses côtés, les républiques batave, cisalpine et ligurienne, et déjà il en existait six à la fin de cette année, par la création des républiques helvétique, romaine et parthénopéenne. Cette extension avait été moins le résultat de l’esprit de conquête, que de l’esprit de système. On avait été obligé de secourir les Vaudois opprimés on avait été provoqué à Rome à venger la mort du malheureux Duphot, immolé en voulant séparer les deux partis à Naples on n’avait fait que repousser une agression. Ainsi on avait été forcément conduit à rentrer en lutte. Il est constant que le directoire, quoique ayant une immense confiance dans la puissance française, désirait cependant la paix, pour des raisons politiques et financières ; il est constant aussi que l’empereur, tout en désirant la guerre, voulait l’éloigner encore. Cependant tous s’étaient conduits comme s’ils avaient voulu rentrer immédiatement en lutte, tant était grande l’incompatibilité des deux systèmes.

La révolution avait donné au gouvernement français une confiance et une audace extraordinaire. Le dernier événement de Naples, quoique