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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/131

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directoire (1799).

mille soldats, les meilleurs, étaient en Egypte sous notre grand capitaine. Les armées restées en France étaient diminuées de moitié par l’effet des désertions que la paix amène toujours. Le gouvernement payait le même nombre de soldats, mais il n’avait peut-être pas cent cinquante mille hommes effectifs. Les administrations et les états-majors faisaient le profit sur la solde, et c’était une surcharge inutile pour les finances. Ces cent cinquante mille hommes effectifs formaient des cadres excellens, qu’on pouvait remplir avec la nouvelle levée des conscrits ; mais il fallait du temps pour cela, et on n’en avait pas eu assez depuis l’établissement de la conscription. Enfin, les finances étaient toujours dans le même délabrement, par la mauvaise organisation de la perception. On avait voté un budget de 600 millions, et une ressource extraordinaire de 125 millions, prise sur les 4oo millions restans de biens nationaux mais la lenteur des rentrées, et l’erreur dans l’évaluation de certains produits, laissaient un déficit considérable. Enfin la subordination, si nécessaire dans une machine aussi vaste, commençait à disparaître. Les militaires devenaient très difficiles à contenir. Cet état de guerre perpétuelle leur faisait sentir qu’ils étaient nécessaires ils en devenaient impérieux et exigeans. Placés dans des pays riches ils voulaient en profiter, et ils étaient les complices de toutes les spo-