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directoire (1799).

dérés. On avait rompu les marchés avantageux pour l’entretien de l’armée. La commission, dans laquelle Faypoult avait la direction financière, avait conclu un marché pour l’entretien et le paiement des troupes stationnées à Rome, et pour le transport de tous les objets d’art envoyés en France. Elle avait adjugé en paiement des biens nationaux pris sur le clergé. Le marché, outre qu’il était modéré sous le rapport du prix avait l’avantage de fournir un emploi aux biens nationaux. Il fut cassé, et donné ensuite à la compagnie Baudin, qui dévorait l’Italie. Cette compagnie se faisait appuyer par les états-majors, auxquels elle abandonnait un pour cent de profit. Le Piémont, qu’on venait d’occuper, offrait une nouvelle proie à dévorer, et la probité de Joubert, général en chef de l’armée d’Italie, n’était pas une garantie contre l’avidité de l’état-major et des compagnies. Naples surtout allait être mise au pillage. Il y avait dans le directoire quatre hommes intègres, Rewbell, Larévellière, Merlin et Treilhard, que tous les désordres, révoltaient. Larévellière surtout, le plus sévère et le plus instruit des faits par ses relations particulières avec l’ambassadeur Trouvé et avec les membres de la commission de Rome, Larévellière voulait qu’on déployât la plus grande énergie. Il proposa et fit adopter un projet fort sage ; c’était d’instituer dans tous les pays dépendans de