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révolution française.

la France, et où résidant nos armées, des commissions chargées de la partie civile et financière et tout à fait indépendantes des états-majors. À Milan, à Turin, à Rome, à Naples, des commissions civiles devaient recevoir les contributions stipulées avec les pays alliés de la France, passer les marchés, faire tous les arrangemens financiers, fournir en un mot aux besoins des armées, mais ne laisser aucun maniement de fonds aux chefs militaires. Les commissions avaient cependant l’ordre de compter aux généraux les fonds qu’ils demanderaient, sans qu’ils fussent obligés de justifier pourquoi ; ils n’en devaient compte qu’au gouvernement. Ainsi l’autorité militaire était encore bien ménagée. Les quatre directeurs firent adopter la mesure, et on signifia à Schérer l’ordre de la faire exécuter sur-le-champ avec la dernière rigueur. Comme il montrait quelque indulgence pour ses camarades, on lui signifia qu’il répondrait de tous les désordres qui ne seraient pas réprimés.

Cette mesure, quelque juste qu’elle fût, devait blesser beaucoup les états-majors. En Italie surtout ils parurent se révolter ; ils dirent qu’on déshonorait les militaires par les précautions qu’onprenait à leur égard, qu’on enchaînait tout à fait les généraux, qu’on les privait de toute autorité. Championnet, à Naples, avait déjà tranché du