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révolution française.

Bernadotte refusa de succéder à Joubert, par les mêmes motifs. Néanmoins le directoire ne céda pas et persista dans ses arrêtés.

Le directoire s’occupa ensuite de la levée des conscrits, qui s’exécutait lentement. Les deux premières classes ne pouvant pas fournir les deux cent mille hommes, il se fit autoriser à les prendre dans toutes les classes jusqu’à ce que le nombre requis fût complet. Pour gagner du temps, il fut décidé que les communes seraient chargées elles-mêmes de l’équipement des nouvelles recrues, et que cette dépense serait comptée en déduction de la contribution foncière. Ces nouveaux conscrits, à peine équipés devaient se rendre sur les frontières, y être formés en bataillons de garnison, remplacer les vieilles troupes dans les places et les camps de réserve, et dès que leur instruction serait suffisante, aller rejoindre les armées actives.

Le directoire s’occupait aussi du déficit. Le ministre Ramel, qui administrait toujours nos finances avec lumière et probité, depuis l’établissement du directoire, après avoir vérifié le produit des impôts, assurait que le déficit serait de 65 millions, sans compter tout l’arriéré provenant du retard dans les rentrées. Une violente dispute s’engagea sur la quotité du déficit. Les adversaires du directoire ne le portaient pas à plus de 15 mil-