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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/137

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directoire (1799).

lions. Ramel prouvait qu’il serait de 65 au moins, et peut-être même de 75. On avait imaginé l’impôt des portes et fenêtres, mais il ne suffisait pas, L’impôt du sel fut mis en discussion. Alors de grands cris s’élevèrent on opprimait le peuple, disait-on on faisait porter les charges publiques sur une seule classe on renouvelait les gabelles, etc. Lucien Bonaparte était celui des orateurs qui faisait valoir les objections avec le plus d’acharnement. Les partisans du gouvernement répondaient en alléguant la nécessité. L’impôt fut rejeté par le conseil des anciens. Pour en remplacer le produit, on doubla l’impôt des portes et fenêtres on décupla même celui des portes cochères. On mit en vente les biens du culte protestant, on décréta que le clergé protestant recevrait des salaires en dédommagement de ses biens. On mit à la disposition du gouvernement les sommes à recouvrer sur les propriétaires de biens restés indivis avec l’état.

Malheureusement toutes ces ressources n’étaient pas assez promptes. Outre la difficulté de porter le produit de l’impôt au niveau de 600 millions, il y avait un autre inconvénient dans la lenteur des rentrées. On était encore réduit, cette année comme dans les précédentes, à donner des délégations aux fournisseurs sur les produits non rentrés. Les rentiers auxquels on avait, depuis le