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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/142

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révolution française.

vingt, celle de Suisse de quarante, celle d’Italie de quatre-vingt, celle de Naples de quarante, ce qui faisait en tout trois cent mille hommes indépendamment des garnisons. Avec de pareilles forces, cette distribution devenait moins défectueuse. Mais si, par la levée des conscrits, on pouvait, dans quelque temps, porter nos armées à ce nombre, on était loin d’y être arrivé dans le moment. On ne. pouvait guère laisser que dix mille hommes en Hollande. Sur le Rhin on pouvait à peine réunir quelques mille hommes. Les troupes destinées à composer cette armée d’observation étaient retenues dans l’intérieur, soit pour surveiller la Vendée encore menacée, soit pour protéger la tranquillité publique pendant les élections qui se préparaient. L’armée destinée à agir sur le Danube était au plus de quarante mille hommes, celle de Suisse de trente, celle d’Italie de cinquante, celle de Naples de trente. Ainsi, nous comptions à peine cent soixante ou cent soixante-dix mille hommes. Les éparpiller du Texel au golfe de Tarente était la chose du monde la plus imprudente.

Puisque le directoire, emporté par l’audace révolutionnaire, voulait prendre l’offensive, il fallait alors, plus que jamais, choisir les points d’attaque, se réunir en masse suffisante sur ces points, et ne pas se disséminer, pour combattre sur tous à la fois Ainsi, en Italie, au lieu de disperser ses forces