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directoire (1799).

était fâcheux pour elle, réduite à la défensive, de ne pouvoir pas compter sur la neutralité suisse il était fâcheux pour elle d’avoir à garder tout l’espace compris de Mayence à Gênes, au lieu de pouvoir, comme elle le fit en 1793, concentrer ses forces, entre Mayence et Strasbourg d’une part, et entre le Mont-Blanc et Gênes de l’autre.

Ainsi, l’occupation de la Suisse pouvait devenir dangereuse pour la France, dans le cas de la défensive. Mais elle était fort loin de se croire dans un cas pareil. Le projet du gouvernement était de prendre l’offensive partout et de procéder, comme naguère, par des coups foudroyans. Mais la distribution de ses forces fut des plus malheureuses. On plaça une armée d’observation en Hollande, et une autre armée d’observation sur le Rhin. Une armée active devait partir de Strasbourg, traverser la forêt Noire, et envahir la Bavière. Une seconde armée active devait combattre en Suisse pour la possession des montagnes, et appuyer ainsi d’un côté celle qui agirait sur le Danube, et de l’autre celle qui agirait en Italie. Une autre grande armée devait partir de l’Adige pour chasser tout à fait les Autrichiens jusqu’au-delà de l’Izonzo. Enfin, une dernière armée d’observation devait couvrir la Basse-Italie, et garder Naples. On voulait que l’armée de Hollande fût de vingt mille hommes, celle du Rhin de quarante, celle du Danube de quatre-