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révolution française.

larité, due aux fonctions qu’il avait exercées ; mais on insista et il fut obligé d’accepter.

Championnet, traduit devant une commission, fut remplacé dans le commandement de l’armée de Naples par Macdonald. Masséna fut chargé du commandement de l’armée d’Helvétie. Ces choix étaient excellens, et la république ne pouvait que s’en applaudir. L’importante armée du Danube fut donnée au général Jourdan. Malgré ses malheurs dans la campagne de 1798, on n’avait point oublié les services qu’il avait rendus en 1793 et 1794, et on espérait qu’il ne serait pas au-dessous de ses premiers exploits. Puisqu’on ne la donnait pas à Moreau, l’armée du Danube ne pouvait être en de meilleures mains. Malheureusement elle était tellement inférieure en nombre, qu’il eût fallu, pour la commander avec confiance, l’audace du vainqueur d’Arcole et de Rivoli. Bernadotte eut l’armée du Rhin Brune celle de Hollande.

L’Autriche avait fait des préparatifs bien supérieurs aux nôtres. Ne se confiant pas comme nous dans ses succès, elle avait employé les deux années écoulées depuis l’armistice de Léoben, à lever, à équiper et à instruire de nouvelles troupes. Elle les avait pourvues de tout ce qui était nécessaire, et s’était étudié à choisir les meilleurs généraux. Elle pouvait porter actuellement en ligne deux cent vingt-cinq mille hommes effectifs, sans comp-