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directoire (1799).

ter les recrues qui se préparaient encore. La Russie lui fournissait un contingent de soixante mille hommes, dont on vantait dans toute l’Europe la bravoure fanatique, et qui étaient commandés par le célèbre Suwarow. Ainsi la nouvelle coalition allait opérer sur le front de notre ligne avec environ trois cent mille hommes. On annonçait deux autres contingens-russes combinés avec des troupes anglaises, et destinés, l’un à la Hollande, l’autre à Naples.

Le plan de campagne de la coalition n’était pas mieux conçu que le nôtre. C’était une conception pédantesque du conseil aulique, fort désapprouvée par l’archiduc Charles, mais imposée à lui et à tous les généraux, sans qu’il leur fût permis de la modifier. Ce plan reposait, comme celui des Français, sur le principe que les montagnes sont la clé de la plaine. Aussi des forces considérables étaient-elles amoncelées pour garder le Tyrol et les Grisons, et pour arracher, s’il était possible, la grande chaîne des Alpes aux Français. Le second objet que le conseil aulique semblait le plus affectionner, c’était l’Italie. Des forces considérables étaient placées derrière l’Adige. Le théâtre de guerre le plus important, celui du Danube, ne paraissait pas être celui dont on s’était le plus occupé. Ce qu’on avait fait de plus heureux de ce côté, c’était d’y placer l’archiduc Charles. Voici comment étaient distri-