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révolution française.

L’archiduc Charles n’était pas encore assuré de la direction qu’il devait donner à ses mouvemens. Il ne savait s’il devait diriger sa marche ou sur la Suisse., de manière à séparer Jourdan de Masséna, ou vers les sources du Danube, de manière à le séparer de sa base du Rhin. La direction vers la Suisse lui semblait la plus avantageuse pour les deux armées car les Français avaient autant d’intérêt à se lier à l’armée d’Helvétie que les Autrichiens en avaient à les en séparer. Mais il ignorait les projets de Jourdan et voulait faire une reconnaissance pour s’en assurer. Il avait projeté cette reconnaissance pour le 5 germinal (25 mars), le jour même où Jourdan de son côté voulait l’attaquer.

La nature des lieux rendait la position des deux armées extrêmement compliquée. Le point stratégique était Stokach, où se croisent les routes de Souabe et de Suisse. C’était là la position que Jourdan voulait reprendre, et que l’archiduc voulait garder. La Stokach, petite rivière, coule en faisant beaucoup de détours, devant la ville du même nom, et va finir son cours sinueux dans le lac de Constance. C’était sur cette rivière que l’archiduc avait pris position. Il avait sa gauche entre Nenzingen et Wahlwies, sur des hauteurs, et derrière l’un des circuits de la Stokach son centre était placé sur un plateau élevé, nommé le Nellemberg,