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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/163

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directoire (1799).

forêt Noire. Il prit là une position qu’il croyait forte, et laissant le commandement à son-chef d’état-major Ernould, il partit pour Paris, afin d’aller se plaindre de l’état d’infériorité dans lequel on avait laissé son armée. Les résultats parlaient beaucoup plus haut que toutes les plaintes du monde, et il valait bien mieux qu’il restât à son armée que d’aller se plaindre à Paris.

Très heureusement le conseil aulique imposait à l’archiduc une faute grave, qui réparait en partie les nôtres. Si l’archiduc, poussant ses avantages, eût poursuivi sans relâche notre armée vaincue, il aurait pu la mettre dans un désordre complet, et peut-être même la détruire. Il aurait été temps alors de revenir vers la Suisse pour assaillir Masséna, privé de tout secours, réduit à ses trente mille hommes, et engagé dans les hautes vallées des Alpes. Il n’eût pas été impossible de lui couper la route de France. Mais le conseil aulique défendit à l’archiduc de pousser vers le Rhin avant que la Suisse fût évacuée la conséquence du principe, que la clé du théâtre de la guerre était dans les montagnes.

Pendant que ces événemens se passaient en Souabe, la guerre se poursuivait dans les Hautes-Alpes. Masséna agissant vers les sources du Rhin, Lecourbe vers celles de l’Inn Dessoles vers celles de l’Adige, avaient eu des succès balancés. Il y avait