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directoire (1799).

distribution de forces annonçait l’incertitude et les tâtonnemens du général en chef.

L’attaque eut lieu le 6 germinal (26 mars), lendemain de la bataille de Stokach. Les trois divisions chargées d’assaillir par plusieurs points le camp de Pastrengo, l’enlevèrent avec une valeur digne de l’ancienne armée d’Italie, et s’emparèrent de Rivoli. Elles prirent quinze cents prisonniers aux Autrichiens et beaucoup de canons. Ceux-ci repassèrent l’Adige à la hâte sur un pont qu’ils avaient jeté à Polo, et qu’ils eurent le temps de détruire. Au centre, sous Vérone, on se battit pour les villages placés en avant de la ville. Kaim mit à les défendre et à les reprendre une opiniâtreté inutile. Celui de San-Massimo fut pris et repris jusqu’à sept fois. Moreau, non moins opiniâtre que son adversaire, ne lui laissa prendre aucun avantage, et le resserra dans Vérone. Montrichard en faisant une démonstration inutile sur Legnago, courut de véritables dangers. Kray, trompé par de faux renseignemens, s’était imaginé que les Français allaient porter leur principal effort sur le Bas-Adige il y avait dirigé une grande partie de ses forces, et en débouchant de Legnago il mit Montrichard dans le plus grand péril. Heureusement celui-ci se couvrit des accidens du terrain et se replia sagement sur Moreau.

La journée avait été sanglante, et tout à l’avan-