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ligne. Elle doit être assez connue par la campagne de 1796. Vérone et Legnago, qui la commandent, appartenaient aux Autrichiens. Jeter un pont sur quelque point que ce fût, était très dangereux, car les Autrichiens, ayant Vérone et Legnago, pouvaient déboucher sur le flanc de l’armée, occupée à tenter un passage. Le plus sûr si on n’avait pas eu l’ordre de prendre l’offensive, eût été de laisser déboucher l’ennemi au-delà de Vérone, de l’attendre sur un terrain qu’on aurait eu le temps de choisir, de lui livrer bataille, et de profiter des résultats de la victoire pour passer l’Adige à sa suite.

Schérer, obligé de prendre l’initiative, hésita sur le meilleur parti à adopter, et se décida enfin pour une attaque vers sa gauche. On se souvient sans doute de la position de Rivoli, dans les montagnes, à l’entrée du Tyrol, et fort au-dessus de Vérone. Les Autrichiens en avaient retranché toutes les approches, et formé un camp à Pastrengo. Schérer résolut de leur enlever d’abord ce camp, et de les rejeter de ce côté au-delà de l’Adige. Les trois divisions Serrurier, Delmas et Grenier, furent destinées à cet objet. Moreau, devenu simple général de division sous Schérer, devait, avec les deux divisions Hatry et Victor, inquiéter Vérone. Le général Montrichard, avec une division, devait faire une démonstration sur Legnago. Cette