DIRECTOIRE (1798). 37
formait le centre, les divisions Menou et Bon formaient
la gauche, le long du Nil. Bonaparte, qui,
depuis le combat de Chébreïss, avait jugé le terrain
et l’ennemi, fit ses dispositions en conséquence.
Chaque division formait un carré; chaque
carré était sur six rangs. Derrière étaient les compagnies
de grenadiers en pelotons, prêtes à renforcer
les points d’attaqué. L’artillerie était aux
angles; les bagages et les généraux au centre. Ces
carrés étaient mouvans. Quand ils étaient en
marche, deux côtés marchaient sur le flanc.
Quand ils étaient chargés, ils devaient s’arrêter
pour faire front sur toutes les faces. Puis quand
ils voulaient enlever une position, les premiers
rangs devaient se détacher, pour former des colonnes
d’attaque, et les autres devaient rester en
arrière, formant toujours le carré, mais sur trois
hommes de profondeur seulement, et prêts à recueillir
les colonnes d’attaque. Telles étaient les
dispositions ordonnées par Bonaparte. Il craignait
que ses impétueux soldats d’Italie, habitués à
marcher au pas de charge, eussent de la peine à
se résigner à cette froide et impassible immobilité
des murailles. Il avait eu soin de les y préparer.
Ordre était donné surtout de ne pas se hâter de
tirer, d’attendre froidement l’ennemi, et de ne
faire feu qu’à bout pourtant.
On s’avança presque à la portée du canon.