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révolution française.

pour procurer de l’eau à la citadelle du Caire creuser des puits dans les différens endroits du désert chercher le moyen de clarifier et de rafraîchir l’eau du Nil ; imaginer une manière d’utiliser les décombres dont la ville du Caire était embarrassée, ainsi que toutes les anciennes villes d’Égypte chercher les matières nécessaires pour la fabrication de la poudre en Égypte. On peut juger par ces questions de la tournure d’esprit du général. Sur-le-champ les ingénieurs, les dessinateurs, les savans, se répandirent dans toutes les provinces pour commencer la description et la carte du pays. Tels étaient les soins de cette colonie naissante et la manière dont le fondateur en dirigeait les travaux.

La conquête des provinces de la Basse et Moyenne-Égypte s’était faite sans peine, et n’avait coûté que quelques escarmouches avec les Arabes. Il avait suffi d’une marche forcée sur Belbeys pour rejeter Ibrahim-Bey en Syrie. Desaix attendait l’automne pour enlever la Haute-Égypte à Mourad-Bey, qui s’y était retiré avec les débris de son armée. Mais, pendant ce temps, la fortune venait d’infliger à Bonaparte le plus redoutable de tous les revers. En quittant Alexandrie, il avait fortement recommandé à l’amiral Brueys de mettre son escadre à l’abri des Anglais, soit en la faisant entrer dans Alexandrie, soit en la dirigeant sur Corfou ; mais