Aller au contenu

Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
77
directoire (1798).

dels, l’un des hommes les plus distingués du parti modéré, vint à Paris, s’entendit avec nos directeurs, et repartit pour aller en Hollande porter aux démocrates le coup qu’on leur avait récemment porté à Paris, en les excluant du corps législatif par les scissions. Ainsi, tout ce qu’on faisait en France, il fallait immédiatement après le répéter dans les états qui dépendaient d’elle. Joubert eut ordre d’appuyer Daendels. Celui-ci se réunit aux ministres, et avec le secours des troupes bataves et françaises, dispersa le directoire et les conseils, forma un gouvernement provisoire, et fit ordonner de nouvelles élections. Le ministre de France, Delacroix, qui avait appuyé les démocrates, fut rappelé. Ces scènes produisirent leur effet accoutumé. On ne manqua pas de dire que les constitutions républicaines ne pouvaient marcher seules qu’à chaque instant il fallait le levier des baïonnettes, et que les nouveaux états se trouvaient sous la dépendance la plus complète de la France.

En Suisse, l’établissement de la république une et indivisible n’avait pas pu se faire sans combats. Les petits cantons de Schwitz, Zug, Glaris, excités par les prêtres et les aristocrates suisses, avaient juré de s’opposer à l’adoption du régime nouveau. Le général Schauembourg, sans vouloir les réduire par la force, avait interdit toute communication des autres cantons avec ceux-ci. Les petits cantons