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révolution française.

Orient et en Europe, la France, toujours chargée du soin de diriger les cinq républiques instituées autour d’elle, avait eu des soucis sans fin. C’étaient des difficultés continuelles pour y diriger l’esprit public, pour y faire vivre nos troupes, pour y mettre d’accord nos ambassadeurs avec nos généraux, pour y maintenir enfin la bonne harmonie avec les états voisins.

Presque partout il avait fallu faire comme en France, c’est-à-dire, après avoir frappé sur. un parti, frapper bientôt sur l’autre. En Hollande on avait exécuté, le 3 pluviôse (22 janvier), une espèce de 18 fructidor pour écarter les fédéralistes, abolir les anciens règlemens, et donner au pays une constitution unitaire, à peu près semblable à celle de la France. Mais cette révolution avait tourné beaucoup trop au profit des démocrates. Ceux-ci s’étaient emparés de tous les pouvoirs. Après avoir exclu de l’assemblée nationale tous les députés qui leur paraissaient suspects, ils s’étaient eux-mêmes constitués en directoire et en deux conseils, sans recourir à de nouvelles élections. Ils avaient voulu par là imiter la convention nationale de France, et ses fameux décrets des 15 et 13 fructidor. Ils s’étaient entièrement emparés depuis de la direction des affaires, et ils sortaient de la ligne où le directoire français voulait maintenir toutes les républiques confiées à ses soins.-Le général Daen-