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directoire (1798).

ne pouvait être refusée. Les démissions furent données sur-le-champ mais la rudesse avec laquelle se conduisit Rapinat fit élever de nouveaux cris, et mit tous les torts de son côté. Il compromettait en effet son gouvernement, en violant ouvertement les formes pour faire des changemens qu’il eût été facile d’obtenir par d’autres moyens. Sur-le-champ, le directoire français écrivit au directoire helvétique pour désapprouver la conduite de Rapinat, et pour donner satisfaction de cette violation de toutes les formes. Rapinat fut rappelé ; néanmoins les membres démissionnaires demeurèrent exclus. Les- conseils helvétiques nommèrent, pour remplacer les deux directeurs démissionnaires, Ochs, l’auteur de la constitution, et le colonel Laharpe, le frère du général mort en Italie, l’un des auteurs de la révolution du canton de Vaud, et l’un des citoyens les plus probes et les mieux intentionnés, de son pays.

Une alliance offensive et défensive fut conclue entre les républiques helvétique et française le 2 fructidor (19 août). D’après ce traité, celle des deux puissances qui était en guerre avait droit de requérir l’intervention de l’autre et de lui demander un secours dont la force devait être déterminée suivant les circonstances. La puissance requérante devait payer les troupes fournies par l’autre ; la libre navigation de tous les fleuves de