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directoire (1798).

firent soulever les paysans de cette vallée contre les troupes françaises. Un combat des plus acharnés eut lieu à Stanz, et il fallut mettre le feu à ce malheureux bourg pour en chasser les fanatiques qui s’y étaient établis.

Les mêmes difficultés se présentaient de l’autre côté des Alpes. Une espèce d’anarchie régnait entre les sujets des nouveaux états et leurs gouvernemens, entre ces gouvernemens et nos armées, entre nos ambassadeurs et nos généraux. C’était une épouvantable confusion. La. petite république ligurienne était acharnée contre le Piémont, et voulait à tout prix y introduire la révolution. Grand nombre de démocrates piémontais s’étaient réfugiés dans son sein, et en étaient sortis armés et organisés, pour faire des incursions dans leur pays, et essayer d’y renverser le gouvernement royal. Une autre bande était partie du côté de la Cisalpine, et s’était avancée par Domo-d’Ossola. Mais ces tentatives furent repoussées et une foule de victimes inutilement sacrifiées. La république ligurienne n’avait pas renoncé pour cela à harceler le gouvernement de Piémont ; elle recueillait et armait de nouveaux réfugiés, et voulait elle-même faire la guerre. Notre ministre à Gênes Sotin, avait la plus grande peine à la contenir. De son côté, notre ministre à Turin, Ginguené, n’avait pas moins de peine à répondre aux plaintes con-