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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/90

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révolution française.

tinuelles du Piémont, et à le modérer dans ses projets de vengeance contre les patriotes.

La Cisalpine était dans un désordre effrayant. Bonaparte en la constituant n’avait pas eu le temps de calculer exactement les proportions qu’il aurait fallu observer dans les divisions du territoire et dans le nombre des fonctionnaires, ni d’organiser le régime municipal etle système financier. Ce petit état avait à lui seul deux cent quarante représentans. Les départemens étant trop nombreux, il était dévoré par une multitude de fonctionnaires. Il n’avait aucun système régulier et uniforme d’impôts. Avec une richesse considérable, il n’avait point de finances, et il pouvait à peine suffire à payer le subside convenu pour l’entretien de nos armées. Du reste, sous tous les rapports, la confusion était au comble. Depuis l’exclusion de quelques membres du conseil, prononcée par Berthier, lorsqu’il avait voulu faire accepter le traité d’alliance avec la France, les révolutionnaires l’avaient emporté, et le langage des jacobins dominait dans les conseils et les clubs. Notre armée secondait ce mouvement et appuyait toutes les exagérations. Brune, après avoir achevé la soumission de la Suisse, était retourné en Italie, où il avait reçu le commandement général de toutes les troupes françaises, depuis le départ de Berthier pour l’Égypte. Il était à la tête des patriotes les plus véhé-