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directoire (1798).

mens. Lahoz le commandant des troupes lombardes, dont l’organisation avait été commencée sous Bonaparte, abondait dans les mêmes idées et les mêmes sentimens. Il existait, en outre, d’autres causes de désordres dans l’inconduite de nos officiers. Ils se comportaient dans la Cisalpine comme en pays conquis. Ils maltraitaient les habitans, exigeaient des logemens qui, d’après les traités, ne leur étaient pas dus, dévastaient les lieux qu’ils habitaient se permettaient souvent des réquisitions comme en temps de guerre, extorquaient de l’argent des administrations locales, puisaient dans les caisses des villes sans alléguer aucune espèce de prétexte que leur bon plaisir. Les commandans de place exerçaient surtout des exactions intolérables, Le commandant de Mantoue s’était permis, par exemple, d’affermer à son profit la pêche du lac. Les généraux proportionnaient leur exigence à leur grade, et indépendamment de tout ce qu’ils extorquaient, ils faisaient avec les compagnies des profits scandaleux. Celle qui était chargée d’approvisionner l’armée en Italie, abandonnait aux états-majors quarante pour cent de bénéfice ; et on peut juger par là de ce qu’elle devait gagner pour faire de pareils avantages à ses protecteurs. Par l’effet des désertions, il n’y avait pas dans les rangs la moitié des hommes portés sur les états, de manière que la république