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directoire (1798).

grands efforts pour les décider à siéger de deux jours l’un, et ils voulaient absolument des vacances pour l’été. A cette paresse il faut joindre une inexpérience et une incapacité absolues en fait d’administration. Il y avait plus de zèle dans les Cisalpins, mais c’était du zèle sans lumière et ; sans mesure, ce qui le rendait tout aussi funeste que l’insouciance. Il était à craindre que, dès le départ de la commission française, le gouvernement romain tombât en dissolution, par l’inaction ou la retraite de ses membres. Et cependait on aimait beaucoup les places à Rome, on les aimait comme on le fait dans tout état sans industrie.

La commission avait mis fin à toutes les malversations qui avaient été commises au premier moment de notre entrée à Rome. Elle s’était emparée de la gestion des finances, et les dirigeait avec probité et habileté. Faypoult, qui était un administrateur intègre et capable, avait établi pour tout l’état romain un système d’impôts fort bien entendu. Il était parvenu ainsi à suffire aux besoins de notre armée il avait payé tout l’arriéré de solde non-senlement à l’armée de Rome, mais encore à la. division embarquée à Civita-Vecchia. Si les finances eussent été conduites de la même manière dans la Cisalpine, le pays n’eût pas été foulé, et nos soldats se fussent trouvés dans l’abondance. L’autorité militaire était à Rome entièrement soumise à la com