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révolution française.

meilleur. Le fâcheux était qu’elle n’eût pas fait le mieux possible dès le premier jour et en une seule fois, afin de ne plus être obligée de renouveler ces actes de sa toute-puissance. Le 3o août (13 fructidor an vi), Trouvé assembla le directoire et les deux conseils de la Cisalpine ; il leur présenta la nouvelle constitution et toutes les lois administratives et financières que Faypoult avait préparées. Lés conseils étaient réduits de deux cent quarante à cent vingt membres. Les individus à conserver dans les conseils et le gouvernement étaient désignés. Un système d’impôt régulier était établi. Il y avait des impôts personnels et indirects, système qu’on essayait d’établir dans le moment en France, et qui déplaisait beaucoup aux patriotes. Tous ces changemens furent approuvés et adoptés. Brune avait été obligé de fournir l’appui des troupes françaises. Aussi la colère des patriotes cisalpins fut-elle vaine, et la révolution se fit sans obstacles. Il fut décidé en outre qu’une prochaine convocation des assemblées primaires aurait lieu, pour approuver les changemens faits à la constitution.

La tâche de Trouvé était achevée mais le gouvernement français, voyant le soulèvement que ce ministre avait excité, pensa qu’il n’était pas possible de le laisser dans la Cisalpine, qu’il fallait lui donner une autre ambassade, et envoyer à Milan un homme étranger aux dernières querelles. Malheureusement