Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/148

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Un à un, j’ai senti s’égrener dans mon être
Le chapelet du troubadour et de l’ancêtre.


Pas à pas, ils ont fait rebrousser à la nuit
Le pont-levis jeté sur un passé détruit.


Pas à pas j’ai pu voir défiler des rapières,
Dont le choc arrachait une étincelle aux pierres.


D’arbre en arbre, ils ont pris des visages grivois.
D’arbre en arbre, j’ai cru reconnaître leurs voix.


Quand la blancheur des ciels marins est revenue,
Les vieux arbres jonchaient le sol de l’avenue.