Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/180

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Hardi, parmi le chant cadencé des Ave,
Que les mages bannis de la terre en délire
Clament dans l’unisson suppliant de leurs lyres
Vers l’Absolu : hardi, le soleil s’est levé !

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À présent je contemple, à présent je rayonne.
Seigneur, chacun de tes rayons essentiels
Se réfracte en mon cœur et réjouit mon ciel
D’une clarté d’amour et d’une ivresse bonne.


Toi la Source éternelle et le torrent qui met
Quelques perles d’azur à l’âme impatiente
De plonger son tourment en ton onde vivante,
Toi souffle de l’Esprit, toi Verbe, toi Sommet,


Tu permis que l’accès de ta montagne sainte
S’ouvrît au béquillard comme au mâle cerveau.
Et que chaque mortel te retrouve à nouveau
En suivant les sentiers marqués de ton empreinte.