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XII


Je fus distraite de ces préoccupations, supérieures à mon âge, par un événement tout terrestre, survenu rue Marcq.

Un dimanche de l’hiver qui suivit, ma tante Josine descendit avec ces mots, de chez son père à la cuisine où nous venions, toutes quatre, de prendre notre premier déjeuner :

— C’est aujourd’hui que le fils de Staaf Holstein doit arriver de Courtrai ; le docteur se dispose à aller le prendre à la gare.

— Jésus-Christ ! s’écria Mme Veydt avec désespoir.

Et elle ajouta, s’adressant à la servante :

— Wantje, vous ferez le lit de la chambre d’étrangers ; venez, que je vous donne une paire de draps.

Restée seule avec ma tante Josine, je ne pus me retenir de demander si le petit Holstein allait demeurer toujours chez nous. Je le connaissais, pour l’avoir vu au dernier réveillon du docteur, où son père, veuf depuis peu, avait dû l’amener, faute de savoir à qui le confier, à Courtrai. Même, l’introduction de cet enfant dans notre