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ÂME BLANCHE

— Oh ! répliquais-je, la tristesse me suivrait.

Informé de tout ce qui était survenu chez nous, Jacques m’avait écrit :


« Line, ma chère petite âme blanche, qu’importe que je sois ruiné et vous aussi ! Nous sommes jeunes ; je suis fort. L’avenir est devant nous. Obtenez de votre tuteur que Flup et Stanceke soient choisis comme fermiers locataires de votre modeste domaine de la Flandre occidentale, ce lopin de terre qui appartient toujours à votre maman et dont j’apprends qu’il est aujourd’hui sans cultivateurs. Les Flup laisseraient leur exploitation de Tronchiennes à leurs enfants ; eux deux, qui prennent des rhumatismes, commencent à en avoir assez du cabotage. Ils feraient, aux Tilleuls, de la culture intensive et de l’élevage ; je les y aiderais, tout en suivant les cours de l’école de Gembloux : mon nouveau tuteur consent à ce que j’entre comme élève à cet institut agricole, dès à présent. Et vous verrez, que, grâce à tous nos efforts réunis, nous parviendrons à réédifier un jour votre foyer détruit, à faire à votre pauvre mère, voire à Mlle Josine, une vieillesse paisible et heureuse.

» En attendant, je vous embrasse tendrement, Line.

» Jacques Holstein. »