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ÂME BLANCHE

— Line, dans la vie, il ne faut compter que sur soi-même et, jamais, sur les bonnes volontés incertaines, variables et fugaces des autres.

Là-dessus, je courais me jeter dans les bras de ma tante, visiblement blessée et qui insistait sur sa résolution de me laisser, plus tard, toute sa fortune personnelle.

Je gagnai ainsi le commencement de l’hiver, entre la tendresse expansive et, sans doute, un peu superficielle de ma tante Hélène, et la tendresse plus taciturne de mon oncle, lequel était, d’ailleurs, constamment absorbé par le souci des affaires et que nous n’apercevions guère qu’aux heures de repas.

J’allais, chaque semaine, voir ma mère à Uccle, malgré la désapprobation de Mme Lorentz, qui trouvait cela bien inutile et, réellement, trop fréquent. Jamais, à mon retour, ni l’un ni l’autre ne s’informèrent auprès de moi de la malade ; mon oncle, dont l’esprit pourrait bien avoir été frappé de l’idée d’une hérédité des affections mentales dans sa famille, évitait de parler de sa sœur. Cette hypothèse, que je crois juste, expliquerait qu’il ne fût pas intervenu — lui qui gagnait tant d’argent ! — quand il apprit que Mme Veydt avait dû être placée, par mesure d’économie, dans un service de seconde classe, inférieur à celui qu’elle avait toujours occupé chez Oppelt. Le nom de l’infortunée, prononcé devant lui, le mettait mal à l’aise et il changeait